Inspirée de la mythologie nordique, voici le podcast de l’histoire d’une jeune fille, d’une princesse, de larmes et de boudechandel.
Installe toi confortablement et laisse toi bercer par la magie !
Chaque totem a sa légende!
Le Boudechandel est le totem du mois de novembre, qui nous plonge doucement dans l’ambiance de l’hiver et des crépitements du feu de cheminée !
On dit souvent que le Boudechandel est un être avare car il part à la recherche de la moindre économie. Mais les humains n’ont rien compris à son besoin !
Grâce à tout ce qu’il ramasse, récolte, économise, il remplit son corps d’espoir et de joie. Et ses sentiments, il les donne ensuite aux personnes qui en sont dépourvus grâce à sa flamme qui ne s’éteint jamais !
Si tu n’as pas la possibilité d’écouter le podcast, rassure toi, voici la version écrite de la légende :
La lueur du Boudechandel
Il y a fort longtemps, dans un pays où les nuits étaient interminables et les jours sans fin, vivait une petite fille. Elle se nommait Eline, elle était blonde comme le soleil et rayonnait de joie. Elle n’avait pourtant pas la vie facile. Sa mère était morte quand elle était encore nourrisson, laissant Eline et ses trois grands frères aux bons soins de leur père.
Celui-ci était l’allumeur officiel du château. Il avait l’habitude de ramener toutes les fins de chandelle à la maison, afin de s’éclairer gratuitement. Sa paie n’était pas assez conséquente pour subvenir à tous les besoins de cette famille.
Eline enviait les subtiles robes que la princesse portait. Elle aurait tant voulu lui demander d’en essayer une ! Mais Eline avait interdiction d’approcher la princesse.
La princesse était tout le contraire d’Eline. Sa blondeur était aussi pâle que la neige, et son caractère aussi froid que cette dernière. Elle n’avait aucun ami. Un jour, alors qu’Eline eut terminé de nettoyer le poulailler pour aider une des servantes, elle vit la princesse fuir du château en pleurant.
Eline la suivit en courant, lui prit les mains pour stopper sa course et l’amena sous le bouleau royal. Elles s’assirent et la princesse continua à pleurer dans le creux de l’épaule de sa nouvelle amie. Elle s’apaisa doucement et Eline lui posa une question : « Comment vous sentez vous princesse ? ».
La princesse se leva et reparti au château en courant.
Deux jours plus tard, la scène se répéta. Eline couru après la princesse qui s’était déjà installée sous le bouleau royal. Elle s’assit à ses côtés et attendit que la princesse arrête de pleurer. Cette dernière partit lorsqu’elle n’eut plus de larme à verser.
Ce manège dura plusieurs semaines. Si bien que l’hiver était arrivé et qu’il faisait bien sombre sous cet arbre. Il devenait inconfortable de rester auprès de la princesse dans ce froid. Eline prépara alors une petite malle, quelle laissera sur place ! Elle y mit des couvertures, des restes de bougies, des allumettes et des biscuits.
Eline continua à prendre soin de la princesse, qui pleurait de moins en moins en sa présence. En revanche, elle refusait toujours de lui parler. Eline le respectait et ne disait rien non plus.
Un jour, la princesse fût inconsolable. Après plusieurs heures à la réconforter, la cape d’Eline avait gelé sous les larmes. Elle risqua à nouveau de lui parler, en prenant soin cette fois de l’enlacer dans ses bras : « Que se passe-t-il princesse ? Pourquoi pleurez-vous autant aujourd’hui ? » Et la petite fille lui expliqua alors son départ imminant pour l’Angleterre afin d’étudier la langue durant plusieurs mois. Elle était triste de partir si loin de sa seule amie.
Eline de nature si joyeuse, se mit elle aussi à pleurer. Elle lui promit de lui écrire des lettres tous les jours pour qu’elle se sente moins seule. Puis elle eut une idée : « Tiens ! Prend tout le stock de bouts de chandelle que Papa ramasse. Si un soir tu te sens seule, allume-s-en une et pense à moi. Je penserai à toi en retour ! » La princesse prit tout le stock de restants de bougie et partit finir ses bagages.
Les premiers jours en Angleterre, la princesse ne peut s’ennuyer.
Entre les protocoles royaux à apprendre, se familiariser avec cette nouvelle langue et devoir sourire à tout le monde, la princesse tombait de fatigue tous les soirs dans son lit. Le cinquième jour, cependant, elle eut beaucoup de temps libre. Sa peine et sa solitude bordèrent ses yeux de larmes.
Elle prit un bout de chandelle, elle l’alluma en pensant très fort à Eline et elle regarda la flamme danser. Et plus la flamme dansait, plus le cœur de la princesse se remplissait de joie.